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Attachement

Jouer grandir s'épanouir | MacNamara

Plus de 60 ans de recherches sur l’attachement ont démontré que ce dont chaque enfant a besoin est d’au moins un adulte fort, solide et bienveillant pour s’y attacher. L’attachement est défini comme étant l’instinct ou la relation caractérisée par la poursuite et la préservation de la proximité.

Jouer, Grandir, S’épanouir. Le rôle de l’attachement dans le développement de l’enfant

Deborah MACNAMARA. p. 99

Base scientifique: 

J’ai choisi ce livre parce que l’autrice est conseillère clinique et éducatrice, ayant plus de 25 ans d’expérience auprès des enfants, des adolescents et des adultes.  Je l’ai aussi choisi parce que j’aime la façon dont elle parle de l’attachement : elle éclaire cette science par la parole des enfants et des parents. Et c’est tout à fait convaincant. Elle nous montre comment la nourriture affective est aussi importante que l’autre nourriture. Elle dit que l’enfant est affamé de contacts, avide de chaleur et de connexion humaine, a faim et soif de proximité avec son parent. Elle démontre que l’attachement alimente la croissance de l’enfant parce qu’il répond à un besoin vital.
 
Les parents jardiniers
J’aime également la manière dont elle parle des parents. Elle les désigne comme des jardiniers qui s’appliquent à connaître les conditions pour que leur enfant grandisse de la meilleure façon.  Elle mentionne que ces jardiniers de la relation désirent bien travailler la terre humaine pour favoriser des racines profondes et ainsi, permette à leur enfant de devenir un être distinct, sociable et capable de s’adapter. Elle nous rappelle qu’il faut du temps et de la patience pour créer des bonnes racines.
 
Tout au long de l’ouvrage, l’autrice parle du grand besoin d’attachement et de ce que cela représente pour le parent en termes de générosité. Elle mentionne que ce dernier a la responsabilité de donner de « généreuses provisions de bienveillance affectueuse » pour le rassasier. Ainsi, l’enfant comblé, ne souffre ni d’inquiétude, ni d’anxiété et il peut grandir tout simplement. Un adulte est là pour lui et avec lui, il se sent important et apprécié. Le lien d’attachement se déploie, se solidifie et l’enfant s’épanouit.
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L’immaturité cérébrale
Un autre thème abordé dans ce livre est l’immaturité cérébrale du jeune enfant. L’autrice souligne que la plupart des adultes sont d’accord avec le concept mais que dans les faits, ils ont tendance à oublier ou encore à voir l’immaturité comme un trait à corriger. Elle montre comment la méconnaissance du développement du cerveau engendre des préjugés (il teste, il veut gagner, il veut de l’attention) et des malentendus relationnels.
 
Avec rigueur, Deborah MacNamara, nous explique que l’impulsivité, l’égoïsme, l’inattention, l’intensité des émotions, la curiosité, la franchise, l’instabilité, l’agressivité, la résistance ne sont pas intentionnelles mais bien développementales. Elle nous invite à voir la différence entre un enfant qui se comporte comme un grand et un enfant à qui on donne le temps de devenir mature. Ce dernier parce qu’il n’a pas été tiré, poussé, bousculé, parce que sa nature a été respectée, se sent aimé pour ce qu’il est et non pour ce qu’il fait. 
 
Elle nous enseigne que le processus de maturation se poursuit jusqu’au début de l’âge adulte. Cependant, vers l’âge de 5 à 7 ans, et 7 à 9 ans pour les enfants sensibles, le cerveau opère des changements significatifs : l’immaturité du petit enfant fait place à une forme de maturité. Peu à peu, l’enfant acquiert la capacité à atteindre un but, à composer avec deux idées ou deux émotions différentes, à réfléchir avant de parler et à se réguler (la plupart du temps) quand il est frustré. Cette évolution est possible pour 2 raisons : elle fait partie du processus naturel et elle s’enracine dans de bonnes conditions relationnelles.
 
L’autrice nous fait réfléchir sur l’importance de connaître l’immaturité pour éviter de punir ou de corriger un enfant pour ce qu’il est, immature.  Elle donne des clefs très précieuses pour mieux le comprendre et ouvrir notre esprit et notre cœur à la différence : le petit enfant, ne pense pas, ne voit pas et ne ressent pas comme nous.  De même, elle nous amène à nous questionner sur les diagnostics de trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH), en hausse constante.
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Le jeu libre : une autre facette de l’attachement
Une autre richesse de cet ouvrage se trouve dans la description des dimensions du jeu libre et de ses bienfaits.  L’autrice mentionne que le jeu libre ou jeu véritable est une activité spontanée qui ne peut être édictée ni enseignée. Le jeu est une façon pour l’enfant d’expérimenter la vie en dehors des exigences de l’adulte et où il peut exercer son propre pouvoir, faire vivre ses aspirations et prendre des initiatives. Grâce à son imagination, il puise dans son univers intérieur pour mieux comprendre le monde et pour faire apparaître un autre monde.
 
À travers le jeu libre, l’enfant joue qui il est, il exprime son véritable Soi. Le jeu aide l’enfant à se voir comme un être distinct et favorise l’autonomie. Pour ce, il est nécessaire que l’enfant reste maître de son jeu. Si l’adulte commente ou fait des demandes, il empêche le Soi de se construire.
 
Par la joie d’expérimenter à sa manière, le cerveau de l’enfant s’épanouit car plusieurs neurones se déclenchent ensemble. Elles forment des chemins robustes, qui deviennent progressivement une base pour la résolution des problèmes. De plus, en touchant et explorant avec les mains, l’enfant développe la capacité de lier le concret aux idées abstraites. Ainsi, la pensée, la communication et l’auto-expression peuvent prendre leur plein essor.
 
L’autrice nous décrit le jeu comme thérapeutique. Il permet à l’enfant d’exprimer sans danger ses émotions les plus profondes car il joue. L’enfant en faisant sortir ses émotions, exerce un certain contrôle et cela lui fait du bien. Elle souligne que le désir ardent de jouer des jeunes enfants est inscrit dans le centre émotionnel du cerveau. C’est donc un besoin de base et à chaque fois qu’il peut le satisfaire, l’enfant utilise cette énergie neuronale pour composer avec les émotions et pour se connaître. Enfin, jouer librement diminue le stress et cultive la curiosité et le courage.
 
Pour que l’enfant soit disponible au jeu, il est essentiel qu’il vive des contacts et des rapprochements suffisants pour qu’il soit rassasié affectivement. L’autrice utilise cette belle image du réservoir attachement rempli à pleine capacité pour que le jeu s’exprime en toute liberté.
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De belles découvertes
L’immaturité représente la voie naturelle du développement sain : tout arrive en son propre moment.
Connaître le jeu libre comme un puissant outil pour jouer avec les émotions. Ainsi, l’enfant se familiarise avec les sensations et peu à peu apprend à les exprimer.
Prendre davantage conscience comment le jeu libre aide l’enfant à découvrir sa personnalité.
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Pour conclure
Les parents présentés comme des jardiniers relationnels permet de mieux appréhender l’attachement. En effet, l’enfant a besoin de ce lien vital. Il a besoin de soins généreux et patients pour grandir. Il a besoin d’être assuré que son jardinier va être à ses côtés, beau temps, mauvais temps. Voir la parentalité et le lien d’attachement dans ces termes, m’apparaît comme une voie à expérimenter.
 
L’enfant est différent de l’adulte. Valoriser cette différence représente une nécessité et une avenue prometteuse pour sauvegarder la richesse de l’enfance.
 
L’autrice souligne que le jeu libre devrait être considéré comme une espèce en voie de disparition. Je partage ce constat. Promouvoir le jeu libre en vue de préserver la santé psychologique et le bien-être des enfants constitue une priorité.
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