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Neurosciences affectives et sociales

Base scientifique: 

Pour une enfance heureuse | Gueguen.jpg

Les sciences neuro-affectives et sociales sont des sciences récentes qui étudient ce qui se passe dans le cerveau de l'individu quand celui-ci a une relation émotionnelle avec une ou plusieurs autres personnes. Les dernières recherches sur le cerveau émotionnel de l'enfant révèlent comment les relations entre les parents et l'enfant transforment le cerveau émotionnel de ce dernier et agit sur ce qu'il est.  Toute expérience émotionnelle a un impact sur le cerveau de l'enfant. 

Pour une enfance heureuse: Repenser l'éducation à la lumière des dernières 

découvertes sur le cerveau

Catherine GUEGUEN. p. 47

J’ai choisi Catherine Gueguen, pédiatre française parce qu’elle nous fait connaître les neurosciences affectives et sociales. Au cœur de son ouvrage : Comprendre comment la biologie agit sur les relations sociales et comment réciproquement, celles-ci influencent la biologie et le cerveau de la personne; Comprendre comment le cerveau de l’enfant évolue et quels sont les facteurs qui nuisent ou contribuent à sa croissance.

 

Le cerveau de l’enfant 

Le petit humain naît avec la particularité suivante : il possède trois cerveaux en un. 1) Le cerveau reptilien (physiologie de base et réflexes d’attaque ou de fuite; 2) le cerveau émotionnel et 3) le cerveau supérieur (raisonnement, langage, conscience de soi, empathie). Les deux premiers sont fonctionnels alors que le troisième l’est peu, étant immature dans les premières années. L’enfant possède donc les capacités pour ressentir physiquement et émotionnellement, mais ses capacités cognitives demeurent en construction et évoluent selon ses relations.

 

Les émotions 

Dre Gueguen nous rappelle que les émotions sont des réactions automatiques qui se traduisent par des sensations physiques. Quand l’enfant est dans la tristesse, il est 1000 fois plus triste que l’adulte, quand il est dans la joie, la peur, la colère, il l’est aussi 1000 fois plus. Ses 2 cerveaux inférieurs sont activés et tout le corps de l’enfant (frapper, mordre, crier, rire, sauter, lancer, se jeter par terre, pleurer) exprime bruyamment ses émotions. Il ne peut faire autrement car son cerveau supérieur ne peut l’aider à se raisonner.

 

Lors de ces moments intenses, l’adulte, par son calme et sa compréhension, apporte un sentiment de sécurité à l’enfant. Ce faisant, il contribue à la maturation de son cerveau supérieur en favorisant les nombreuses connexions nécessaires au contrôle de soi. 

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Au contraire, si l’adulte crie, ignore ou critique, l’enfant est complètement désorienté et reste envahi. Si ces attitudes se répètent, l’enfant grandit en ayant peu de prise sur ce qu’il ressent et les comportements d’agressivité, d’agitation ou d’anxiété en sont les manifestations.

 

Les pleurs 

Quand l’enfant ressent de l’inquiétude, de l’énervement, de la peur, de la colère, il est bouleversé. Quand il a besoin d’affection, de relation, de jeu, de dormir, de manger, de boire, de câlins, d’être pris dans les bras, d’être bercé, protégé du froid, de la chaleur, des douleurs, il est perturbé. Dans tous ces cas, il pleure pour signaler ses émotions et ses besoins. C’est un appel à l’aide. Les cerveaux reptilien et émotionnel se font entendre! C’est une chance car c’est une question de survie et de bien-être.

 

Dre Gueguen nous explique que consoler participe à la maturation du cerveau de l’enfant et le garde en bonne santé. Être consolé active son système nerveux parasympathique; système qui a des effets bénéfiques sur le cœur, la respiration, le système immunitaire et le système digestif. Être compris dans ses pleurs apaisent l’enfant, régule ses émotions et favorise la libération de substances anti-stress. L’adulte qui console contribue à la création de connexions essentielles (cerveau supérieur) qui peu à peu, atténuent les sentiments de danger provoqué par le cerveau émotionnel.

 

Ainsi, les jalons sont posés pour permettre au processus de maturation de faire son œuvre : ressentir les émotions, les écouter, prendre du recul, réfléchir et passer à l’action.

 

Au contraire si l’enfant n’est pas consolé, son système nerveux sympathique est activé et des hormones de stress sont libérées ayant des effets sur sa santé : infections plus fréquentes, troubles de la respiration, de l’appétit, de la digestion, du sommeil, maux de tête, fatigue chronique et crises de panique.

 

La peur

L’autrice nous présente l’amygdale comme une structure neuronale associée aux expériences émotionnelles. Elle est fonctionnelle dès le huitième mois de grossesse. Les expériences agréables vécues avec les figures d’attachement sont stockées dans l’amygdale et continuent à agir chez l’enfant de manière inconsciente et durable. Il en est de même pour les peurs vécues durant l’enfance.

 

L’amygdale renferme deux circuits : le circuit court de la peur qui est rapide, automatique et ne fait pas appel à la conscience et le circuit long qui est plus lent et fait appel à la réflexion. Lors des premières années, l’enfant vit avec une amygdale très active car elle sonne l’alarme à tout ce qui est inconnu, étrange et perçu comme dangereux. Il a donc souvent peur et il ne peut utiliser la raison pour se calmer. Il a absolument besoin d’un adulte empathique pour le rassurer.

 

Chaque fois que l’adulte prend soin de la peur, il active de multiples connexions dans le cerveau supérieur, qui a force de répétition, façonnent des « réseaux tranquillisants ».

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Si l’enfant est laissé seul avec sa peur, si elle est ridiculisée ou encore niée (tu n’as pas à avoir peur), il reste complètement submergé. Et si l’adulte se sert de la peur (menaces, chantage, fait des gros yeux, crie) pour se faire écouter, il induit un énorme stress. Avoir peur et vivre la peur à travers les paroles et les gestes des parents laissent des traces dans les trois cerveaux : agitation, anxiété, perte de confiance en soi et méfiance envers les autres.

 

Les molécules de croissance et de bien-être

Les neurosciences nous apprennent que les relations empreintes d’affection, de tendresse, de plaisir partagé et de compréhension libèrent de l’ocytocine, une hormone anti-stress et un puissant anxiolytique. Elle accroît le sentiment de confiance, favorise les liens sociaux, l’entraide et facilite la coopération. N’est-ce pas merveilleux! Ce n’est pas tout. Elle déclenche la dopamine, molécule impliquée dans des fonctions essentielles : contrôle moteur, attention, plaisir, motivation, sommeil, mémoire et cognition. Elle active la sérotonine, molécule de la régulation du sommeil, de l’humeur, de l’appétit, de la douleur et de la température. Elle éveille le GABA (acide gamma-aminobutyrique) qui régule l’anxiété et contribue au contrôle moteur et à la vision. Et enfin, elle entraîne la sécrétion d’endorphines qui donnent un sentiment de sécurité et apportent une sensation de bien-être. Tout ça naturellement et humainement.

 

De belles découvertes 

Pleurer et être consolé, c’est tellement précieux. Même pour les grands.

L’ocytocine, molécule de l’intimité et de la relation, constitue une richesse pour l’être humain. Être rempli d’ocytocine : une assurance santé gratuite et universelle.

 

Pour conclure 

Les neurosciences affectives et sociales sont un nouveau domaine d’études scientifiques.  Elles nous ouvrent à l’univers complexe, fascinant du cerveau et nous aide à mieux comprendre l’enfant et la relation adulte-enfant.

 

Mon espoir : Que les neurosciences soient au cœur de l’enseignement en sciences humaines (éducation, psychologie, travail social) et en sciences médicales. Que cette nouvelle science soit transmise et intégrée dans les lieux d’apprentissage (centre de la petite enfance, école), les lieux de soins (clinique médicale, maternité) et dans les différentes communications destinées aux parents. Et pourquoi pas, en parlant d’espoir, la création de centres de formation pour les parents.

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