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Sixième phase séquentielle de l’attachement selon Gordon Neufeld

  • Photo du rédacteur: Sandra Rousseau
    Sandra Rousseau
  • 15 sept.
  • 4 min de lecture

L’attachement à travers le fait d’être connu : 5 ans et plus


Ce billet a initialement été publié sur le blogue de son autrice, Sandra Rousseau, travailleuse sociale. Avec son aimable autorisation, nous le publions à nouveau ici.



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En lisant ce titre pour la première fois, je me suis dit qu’il serait question de l’attention dont les enfants ont besoin. Je me suis trompée. Être connu porte un autre sens.


Et j’ai fait une découverte concernant un sujet abordé régulièrement par les parents en consultation, c’est à dire le mensonge. Vous comprendrez en lisant ce texte, quel est le lien avec l’utilisation du mensonge et cette phase de l’attachement.


L’enfant, pour qui les étapes précédentes de l’attachement ont été acquises, progresse vers la finale de la construction d’un attachement optimal soit le fait d’être connu. Dans le fait d’être connu on fait référence à l’intimité psychologique entre l’enfant et ses parents.


Tout d’abord parlons du développement du cerveau. À cet âge, l’enfant réalise que ses pensées et ses sentiments peuvent être cachés. Il peut donc garder un secret. Le cerveau est fier de lui, il a réussi à atteindre ce niveau.


Par contre, le secret fait obstacle à une intimité profonde entre l’enfant et ses parents. Avoir la capacité de cacher ses pensées et ses sentiments, c’est éviter d’être vulnérable aux yeux des autres. Lorsqu’un enfant se révèle, qu’il se montre vulnérable, l’adulte doit prendre soin de ce moment. Il s’agit ici de préparer la voie du futur relativement à l’adolescence. Car, si l’adolescence nécessite la présence d’un jardin secret en soi, la capacité de se révéler, particulièrement en situation de vulnérabilité, demeure une force.


Prenons un exemple :

« C’était vraiment étrange de voir Ellie avec sa main devant sa bouche comme si elle était à la veille de dire quelque chose d’important. Elle essayait clairement de retenir quelque chose, mais on aurait dit qu’il y avait trop de pression en elle pour qu’elle puisse le retenir. Je lui ai finalement demandé quel était le problème et elle a dit : oh papa! Je ne veux pas te le dire, mais il faut que je te le dise. J’ai fait exprès de cacher le train d’Oscar parce qu’il ne voulait pas le partager avec moi. »1


Dans cet exemple, le besoin de se révéler est plus grand que la peur d’avouer le geste qu’elle a posé. L’authenticité de l’enfant doit être soutenue pour qu’elle devienne l’option choisie par celui-ci. Ainsi, le mensonge est majoritairement évité.


Comment soutenir l’authenticité en tant qu’adulte? Par la connexion.

 

Voyons ensemble des exemples de connexion :

  • Demeurer à proximité de l’enfant lorsque celui-ci est envahi par une émotion

  • Valider son émotion même si elle vous apparait futile, inutile ou exagérée

  • Lui dire que vous serez heureux de le retrouver à la fin de la journée ou à la fin de la nuit

  • Écrire un message et le déposer dans sa boite à lunch

  • Lui offrir la possibilité de dormir avec un de vos vêtements qui porte votre odeur

  • Permettez lui d’avoir en sa possession des photos de vous ou de la famille et/ou un objet transitionnel.

  • Accompagner votre enfant lorsqu’il fait connaissance avec des nouvelles personnes tout en respectant son rythme.

  • Accompagner l’enfant dans les pleurs plutôt que vouloir à tout prix les faire cesser.


Bien sûr, il n’est pas possible d’être toujours dans la connexion. Ce n’est pas réaliste. En prendre conscience et la favoriser est un grand pas dans la bonne direction.


Le contraire de la connexion est la rupture qui se représente par le retrait ou des représailles par exemple. 

Les représailles conduisent l’enfant dans la honte: « je suis un mauvais enfant car je n’écoute pas », « je suis défectueux », « je ne vaux rien », etc…


Lorsque le parent utilise des méthodes tel que le retrait dans une autre pièce ou le retrait d’objets significatifs à l’enfant, il y a rupture. L’usage fréquent de ce type de méthode surcharge le système nerveux et engourdi la détresse de l’enfant. Il peut arriver que l’enfant ne fasse plus appel à vous et ce, peu importe le niveau de détresse.

« Petite ou grande détresse, je me débrouille seul ou je ne ressens plus rien ».


Revenons à l’adolescent dont il a été question plus tôt, espérez-vous qu’il fasse appel à vous s’il vit de l’intimidation? S’il désire quitter un endroit où il ne se sent pas en sécurité? Votre réponse est oui, alors cultivez maintenant la connexion et le besoin d’être connu.


Il peut également arriver, en conséquence de ruptures répétées, que le système de détection du danger de l’enfant devient sur-réactif. Dès qu’il perçoit une potentielle rupture de la relation, il s’affole. Il s’accroche à vous, devient inconsolable ou irritable. Ni lui, ni vous ne sort gagnant de ce modèle.


Les bénéfices d’une relation basée sur les moments de connexion sont nombreux et j’espère avoir réussi à vous faire réfléchir sur le sujet.


1 Deborah MacNamara. Jouer, grandir, s’épanouir : le rôle de l’attachement dans le développement de l’enfant. pp. 113-114

Pour plus d’infos : Médiagraphie, section Attachement 


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en attachement et en développement de l'enfant

Jeanne Roy

Membre de l'OTSTCFQ   Membre de l'AQSMN

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