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  • Photo du rédacteurJeanne Roy

La curiosité, une étonnante émotion! Pourquoi la préserver?

Vous vous souvenez de la Confiance (et du PARC*) ? Ce sentiment qui se construit dans la Protection, l’Attention et le Réconfort ? Est-ce que vous vous rappelez que la Protection est la manière dont l’adulte prend soin de l’enfant en le soignant, en le nourrissant, en le mettant à l'abri du froid, du chaud, des écrans et en évitant de devenir lui-même une source de menace ou de peur? Et puis que l’Attention est un besoin et que d’y répondre apporte un bien-être et la conviction profonde chez l’enfant que vous le voyez et l’acceptez tel qu’il est? Et enfin que le Réconfort est source d’apaisement car l’enfant ressent qu’il peut compter sur l’adulte quand il vit un stress, une colère, une peur ou une peine?


Vivre ses émotions en toute espérance permet à l’enfant d’apprendre qu’il a « le droit » de ressentir ce qu’il ressent, qu’il mérite d’être soutenu et de se calmer dans la dignité sans honte, ni menace. De plus, cela lui donne les clefs pour progressivement composer avec le stress, se calmer lui-même et croire en ses capacités pour sauter pleinement dans la vie.


Un enfant qui se sent en sécurité est confiant. Il veut tout goûter, tout sentir, tout toucher, tout entendre, tout voir. Il est fasciné par ce qui l’entoure : sa maison, les personnes qui y vivent et la nature. Il est tout simplement curieux.


Cette émotion est présente dès le début de la vie. Gerald Hüther, neurobiologiste allemand**, nous montre que le petit humain arrive au monde avec cette volonté de tout connaître. Il a une soif de nouveauté et de découverte. Il possède à la naissance une quantité faramineuse de neurones disponibles à être stimulés. Pour ce, il a besoin de vivre avec des adultes qui ne lui mettent pas de bâtons dans les roues, en lui dictant quoi faire et comment le faire.


Soutenu et respecté dans ses intérêts, l’enfant vit ses apprentissages avec joie et enthousiasme. Et quand cela se produit, surprise! Les neurones s’activent ensemble et agissent alors comme une sorte d’engrais.

En effet, ils amènent les cellules nerveuses à multiplier la production de toutes les protéines nécessaires à la croissance. L’enthousiasme fertilise le cerveau de l’enfant (et celui de l’adulte aussi) en maintenant et en accroissant la motivation à apprendre, à découvrir et à créer.


L’enfant guidé par ses propres motivations, ses préférences, apprend mieux (n’a pas de problème d’attention) garde en mémoire ses apprentissages (n’a pas de problème de concentration) et les utilisent pour aller plus loin. Apprendre par cœur n’est pas ce qui stimule le plus le cerveau, ce qui le rend performant.


Le cerveau de l’enfant est en quelque sorte allergique aux leçons. Il a besoin d’expérimenter par lui-même, à son rythme et entouré d’adultes qui croient en lui et l’encouragent. En trouvant des solutions qui viennent de lui, il nourrit alors l’enthousiasme.


Et l’enthousiasme nourrit la joie et la joie entraîne la sécrétion de la dopamine. Et qui dit dopamine, dit préservation de la curiosité et de l’enthousiasme. Une fois ce processus enclenché et respecté, l’enfant peut explorer tous ses potentiels.


La dopamine*** est un puissant générateur d’énergie. Elle nous rend capable non seulement de former de grandes idées, mais aussi de choisir la manière de les accomplir. Le système cérébral qui engendre la curiosité est semblable à un muscle : plus on l’utilise, plus il est efficace, en d’autres mots, plus on est curieux, créatif et motivé.


Les notes, les examens, les tableaux d’émulation, les punitions, les récompenses est-ce que l’enfant mérite une telle vie? Cette façon de considérer l’enfant (l’adolescent) est probablement un des facteurs qui le pousse à la passivité, à remettre au lendemain, à manquer de volonté et à aller chercher la dopamine ailleurs (jeu vidéo, drogue, alcool).


Les humains ont besoin de se sentir vivant. La curiosité est au cœur de notre cerveau émotionnel et elle fonctionne si nous pouvons créer, choisir, expérimenter, jouer, interagir, découvrir.


Les adultes tombent malades quand on les met dans des situations où ils ne peuvent rien réaliser par eux-mêmes. C’est la même chose pour un enfant. Il a besoin de prendre des initiatives, de faire des choses qui l’inspirent, qui le stimulent, lui.


Être des actrices et des acteurs de notre vie, suppose avoir la possibilité d’imaginer et de créer. C’est ce que voulons pour nous et pour les enfants. C’est à nous les adultes d’explorer d’autres façons de vivre avec les enfants et de bâtir une relation où enfant et adulte peuvent éprouver de la joie à apprendre l’un de l’autre, une relation qui protège la curiosité et qui permet de découvrir le monde, chacune et chacun à sa manière et de lui donner forme ensemble.


C’est l’été. Alors pourquoi ne pas profiter de ce temps pour être curieuse et curieux, pour sortir des sentiers battus et pour trouver d’autres chemins pour accompagner les enfants?
 

On se retrouve en septembre. Bon été!

 

*L’acronyme PARC n’est pas mon idée. J’aurais tellement aimé que ça vienne de moi. Mais non, elle est tirée de ce livre :

Siegel, Daniel J. et Payne Bryson, Tina. L’attachement : comment créer ce lien qui donne confiance à votre enfant pour la vie. Pour plus d’infos : Médiagraphie, section Attachement


**Hüther, Gerald et Hauser, Uli. Tous les enfants sont doués : comment découvrir les talents de votre enfant. Gerald Hüther et Uli Hauser. Pour plus d’infos : Médiagraphie, section Neurobiologie


***Dopamine-Curiosité tirée de ce livre :

Sunderland, Margot. La Science aux services des parents. Comprendre et élever son enfant grâce aux récentes découvertes scientifiques. Hurtubise. Pour plus d’infos : Médiagraphie, section Neurosciences affectives et sociales



Image par Bernd Sold de Pixabay


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